Les monuments

Jouvenet - Ernemont - Boulingrin

Le manège à chevaux du Cours Notre-Dame

Fondés en 1919 le cours Notre-Dame, rue d’Ernemont a été récemment rebaptisé Institution Saint François d’Assise.

On a longtemps cru qu’il s’agissait d’un simple pressoir, en fait à l’origine, c’était un manège à chevaux. Il est vraisemblable que ce manège avait également une utilité de pressoir, témoins l’auge circulaire en pierre et les restes d’une roue en bois. On pense que ce manège servait principalement à puiser de l’eau pour irriguer les vergers du couvent des sœurs d’Ernemont qui se trouvaient à la place de bâtiments actuels de l’école et du collège.

Construit au milieu du XVIIIe siècle, ce type de manège figure dans les gravures de l’encyclopédie de Diderot et d’Alembert.

Son mécanisme à roues dentées a été restauré par l’association de M. Engelhart en 1996.

Le fonctionnement est le suivant :

Un cheval attelé fait tourner la grande roue d’axe vertical qui entraîne la petite roue d’axe horizontal. Cet axe horizontal était prolongé à l’extérieur et entraînait une chaîne sur laquelle étaient fixés des godets qui remontaient l’eau du fond du puits par un système de norias. On voit ce type de puits dans la scène finale du film « La folie des grandeurs » avec Yves Montand et Louis de Funès, le cheval étant remplacé par des esclaves. Ce puits fait plusieurs dizaines de mètres de profondeur. En 1996, des spéléologues sont descendus pendant la journée du patrimoine. Ils ont remonté à la surface des tuyaux de type gouttière en zinc.

 Une dame âgée du quartier disait se souvenir être venue chercher de l’eau ici quand elle était petite.

 Ce type de manège représentait une « source d’énergie ». Le problème de départ est de faire tourner une roue ; ensuite ce mouvement peut être transformé. Un visiteur se souvenait avoir vu un manège de ce type dans une ferme du Pays de Caux où il servait à entraîner une machine à battre le grain.

Rappelons qu’au début de l’humanité, la seule énergie disponible à l’homme était sa seule force. Il a ensuite domestiqué des animaux, par exemple pour tirer des charrues, ou encore le vent avec des moulins. Ensuite la principale source d’énergie a été la vapeur à la fin du XVIIIe siècle, juste après la construction de ce manège. Après est venu le pétrole pour l’éclairage au siècle dernier, avec les moteurs à explosion puis l’électricité au début de ce siècle et enfin l’atome. Ce manège était donc à son époque, une sorte de moteur électrique ou même de petite centrale nucléaire d’aujourd’hui, en beaucoup moins dangereux.