Louis Bouilhet

1821 -1869

Poète, auteur dramatique, fils d’un médecin des armées de l’Empire et ami de l’écrivain Gustave Flaubert.

Louis Hyacinthe Bouilhet, né le 21 mai 1821 à Cany, fit ses études au collège de Rouen où il rencontra Gustave Flaubert. Une amitié forte, passionnée, riche que personne ne pouvait entamer, pas même Louise Colet qui fut la  » muse romantique  » de chacun. Sa vive intelligence lui valut maints succès scolaires, dont le prix de rhétorique. Pour obéir à sa famille, il dut entrer à l’école de médecine de la ville . Cinq ans après, il était interne à l’Hôtel Dieu, sous la direction du fameux chirurgien Achille Flaubert (père de Gustave). Mais, comme il se croyait la vocation de poète, il abandonna soudain la médecine pour se faire professeur de lettres.

En avril 1849, il fonda avec quelques amis une institution préparatoire au baccalauréat ès lettres. Le siège de l’institution était fixé dans la pension de M. Carel, rue Beauvoisine à Rouen. L’existence de Louis Bouilhet s’écoula dans le quartier, au 131 rue Beauvoisine ; il aimait  » le pittoresque de cette rue tortueuse et montueuse…  » Léonie Leparfait, sa voisine, deviendra sa compagne. En 1852, il publia sa première œuvre poétique, Meleanis -conte romain- dont la dédicace porte le nom de Flaubert, comme celle de Madame Bovary portera plus tard celle de Louis Bouilhet.

Susceptible et timide à la fois, Louis Bouilhet fuyait les honneurs et obligations mondaines. Même parvenu à la notoriété, il refusa d’appartenir à l’académie de Rouen. Ses compatriotes rouennais lui reprochaient l’indécence de sa présentation de l’Antiquité dans Meleanis ; lui ne les estimait point, aigri qu’il était par les difficultés financières. En ces années 50 à Rouen, peu d’attachements, de distraction… seules ses visites à Gustave Flaubert égayent son existence.

Le samedi, Louis Bouilhet prend le bateau qui fait le service de Rouen à la Bouille et il se rend à Croisset où il fait de cette vie une description réussie :  » Nous nous trempons toute la journée dans ces conversations saines qui développent et fortifient, puis la nuit, depuis qu’il fait beau, nous allons voir trembler la lune sur la Seine, nous avons des grandes chemises nubiennes, nous sommes blancs comme des fantômes et calmes comme des dieux « . Lettre du 9 juillet 1852 à Louise Colet. (Page 33 dans  » Les lettres à Louise Colet  » de Marie-Claire Blanquart – Publication de l’Université de Rouen).

Ces lettres nous introduisent dans le milieu littéraire du Second Empire et mettent en valeur l’élaboration d’une doctrine poétique qui annonce le Parnasse. Il écrivit des poèmes à sujet historique et des poèmes à sujet scientifique en ayant toutefois beaucoup de mal à se dégager du romantisme qu’il refuse si violemment. Fier du succès qu’il avait obtenu avec Meleanis et attiré par le théâtre, Louis Bouilhet quitte Rouen et se rend à Paris pour tenter de faire jouer un drame en 5 actes et en vers,  » Madame de Montarcy « . Cette pièce est présenté à l’Odéon en 1856. Retenons également parmi son œuvre poétique : Festons et astragales (1859) A une femme (1859) Les fossiles (1854) Dernières chansons (1862) Et quelques succès de théâtre : Hélène Peyron (1858) L’oncle Million (1860) Dolorès (1861) Faustine (1864) La conjuration d’Amboise (1866).

Las de Paris, Louis Bouilhet s’installa à Mantes en 1857. Ce séjour à Mantes durera près de 10 ans jusqu’en 1867 et fut l’époque la plus féconde dans l’œuvre du poète. Vaincu par la pauvreté et aidé en cela par quelques amis, il quitta Mantes pour occuper les fonctions de conservateur à la Bibliothèque de Rouen. C’est à partir de cette date qu’il occupa jusqu’à sa mort une petite maison, rue de Bihorel avec sa compagne Léonie Leparfait et le fils de cette dernière Philippe. Il mourut à Rouen le 18 juillet 1869 au 43 de la rue de Bihorel à Rouen.

L’acte de décès en date du 19 juillet 1869 mentionne ceci « Le dix neuf juillet mille huit cent soixante neuf à dix heures du matin, acte de décès de Louis Hyacinthe Bouilhet, Littérateur français, Conservateur de la Bibliothèque Publique de cette ville, Chevalier de la Légion d’Honneur, décédé hier à onze heures du soir, rue de Bihorel, N° 43 « . Son ami Théodore de Banville, poète et membre de l’école du Parnasse lui rendit le plus bel hommage :

Pur de toute agression, de toute une haine, de toute ambition, n’ayant été mêlé à rien de ce qui rapetisse les âmes, n’ayant combattu que le noble combat, Louis Bouilhet n’a été, n’a voulu être qu’un poète.

Théodore de Banville

Grâce à Gustave Flaubert qui réclama avec véhémence l’édification d’un monument auprès de la municipalité de l’époque, une statue a été érigée en son honneur rue Jacques Villon à proximité de l’actuel musée des Beaux Arts. Pour honorer la mémoire du poète, une rue de Rouen dans la quartier Jouvenet porte son nom par décision du Conseil Municipal en date du 2 mars 1883.

Les autres personnalités du quartier

Théodore

Monod

Paul

Gauguin

Jean

Jouvenet

Eustache-Hyacinthe

Langlois

Françis

Yard

Roger

Tolmer