Jean Jouvenet

1644 - 1717

Quartier Jouvenet, les rues filent, serpentent, se croisent, tissent une toile… Jouvenet ! Vous avez dit « Jouvenet !  » Mais qui était donc Jean, ou plutôt Jean-Baptiste Jouvenet ?

1644

Un doux 1er mai, Rouen baptise le petit Jean Jouvenet en la paroisse Saint Lô. L’enfant est né 9 rue aux Juifs dans une famille de peintres-sculpteurs. Elève de son père, Laurent Jouvenet, il est reçu maître peintre sculpteur à Rouen en janvier 1658.

A partir de 1661, il s’installe à Paris et fait ses études à l’Académie Royale de Paris. En 1674, il en devient académicien, puis professeur-adjoint en 1675. Jean Jouvenet est bientôt le plus illustre représentant au sein du groupe des coloristes comptant Lafosse, Coypel … Il  décore le château de Saint Germain, la Galerie des Tuileries…

Devenu le protégé de Le Brun, il participe à la décoration du château de Versailles (il peint notamment la tribune de la chapelle royale). A la mort du maître, en 1690, il lui succède à la tête de l’Ecole Française Académique, et, après la disparition de Mignard – l’autre grand artiste du roi (en 1695) -, il s’impose à la cour, reçoit les commandes royales ou parisiennes les plus flatteuses et devient le « peintre officiel des grandeurs et du clergé » (comme le citent les dictionnaires !). Nombre d’églises et d’hôtels particuliers parisiens lui doivent leur décoration.

Quand Mansart termine les Invalides, Louis XIV commande à Jean Jouvenet les fresques de la coupole (105 mètres de hauteur) : le peintre exécute 12 allégories des apôtres surmontées de deux scènes bibliques, les remarquables « modelli » pour la coupole des Invalides, « petites » esquisses exposées au musée des Beaux Arts de Rouen servant de travail préparatoire aux panneaux trapézoïdaux de plus de 3 mètres de haut !

Jean Jouvenet sera nommé directeur l’Académie en 1705, puis Recteur en décembre 1707 et atteint alors l’apogée de sa gloire.

 Ses succès parisiens ne lui font pas oublier sa Normandie, et il revient souvent, pour des raisons privées ou pour des commandes. Il séjourne ainsi à Rouen le 8 octobre 1691 pour y vendre « une maison, masure et terres, le tout contenant deux ares, assis au hameau de Campeaux, paroisse de Barentin » (F.N. Leroy). Le 28 mars 1692, il baptise son filleul et neveu Jean Restout, en la paroisse Saint Lô.

Entre 1713 et 1715, il décore un plafond du Parlement de Rouen : les esquisses de « l’Innocence poursuivie par le Mensonge et cherchant refuge dans les bras de la Justice »  sont réalisées en 1713 et le décor est mis en place en 1715 (ce plafond s’est malheureusement écroulé en avril 1812).

Jean Jouvenet travaille également pour de simples paroisses rurales : en 1685, il peint une « Annonciation » et en 1696, une « Présentation de Jésus au Temple » pour l’église de La Londe. En 1693, sa main droite commence à se paralyser (et le sera complètement dès 1714) ; il apprend donc à peindre de la main gauche et réalise encore des œuvres grandioses. Il meurt le 5 avril 1717 et est enterré le 7 avril en l’église Saint Sulpice.

 Le Musée des beaux Arts de Rouen possède plus de trente peintures de Jean Jouvenet au nombre desquelles figurent les « modelli ». On y retrouve les couleurs favorites du maître : des bruns éclairés par des touches de bleu, de jaune et d’orange. Citons également parmi les œuvres les plus célèbres « La mort de Saint François », peinte en 1714 pour le couvent des Capucins de Rouen et récemment rénovée, « La présentation au temple », « L’extase de Sainte Thérèse d’Avila », sans oublier un très bel autoportrait.

Les autres personnalités du quartier

Louis

Bouilhet

Paul

Gauguin

Théodore

Monod

Eustache-Hyacinthe

Langlois

Françis

Yard

Roger

Tolmer